Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LyRaAL£e

24 décembre 2006

IMAG0319_
Publicité
Publicité
12 décembre 2006

IMAG0394
21 octobre 2006

L'émétique

L'enfant ne comprend pas. Cette scène quotidienne, dont il doit surement etre le seul spectateur, il ne la comprend pas.Une curiosité laide et un peu maso le pousse cependant à y assister, chaque après-midi, au sortir de l'école.À sa vue, une sensation entetante le submerge, à la fois faite d'incrédulité enfantine, de voyeurisme malsain, et de peur panique. Cette sensation, l'enfant n'arrive pas à la définir, pas plus qu'il n'arrive à l'expliquer. Elle est pourtant devenue nécessaire, et l'enfant veut la vivre encore 10 fois, 100 fois, 1000 fois s'il le faut.La vivre encore et encore jusqu'à arriver à en percer les mystères. La scène, c'est un peu comme la raie de lumière que laisse filtrer une porte entrebaillée, une vérité implicite, une suggestion, une allusion, un fragment inéxpliqué du monde adulte qui surgit dans son monde d'enfant, s'y dilue et en rend le goût amer. Et présentement, c'est lui le propriétaire du verre. L'enfant ne comprend pas. Tous les jours, à quatre heures et demi, les yeux equarquillés et le ventre noué, il boit ce breuvage empoisonné, que la vie lui aura fait consommer de force et un peu précocemment, et qui est le premier d'une longue série. La vie n'a jamais de pitié. Même des yeux vierges et des jeunes âmes immaculées, la vie n'a pas pitié. L'enfant ne comprend pas. Tous les jours, à quatre heures et demi, derrière les platanes de la cour de récrée, un monsieur se masturbe en regardant les petits écoliers s'en aller. IMAG0270 "Quels yeux nous faudra t-il et quelle patience, ou quelle cécité plutot pour soudain voir le jour" [Giuseppe Ungaretti]
9 octobre 2006

IMAG0278
6 octobre 2006

Maman

Un soir maman a dit un truc à papa.J'ai pas bien entendu parce qu'elle a chuchoté, c'était dans leur chambre. Après ça y' a eu un grand silence..même si j'entend pas très bien à travers la porte je suis sur qu'il y a eu un grand silence.Parfois on entend mieux les silences que les mots et je peux dire que ce silence là il était pire que le pire des mots.Et puis tout d'un coup y' a eu un grand "remus-ménage" comme dit tante joéline, et plein d'éclats de voix, aussi blessants que des éclats de verre, des pleures, des coups dans l'armoire, mon prénom parfois... Le lendemain matin, papa était parti. La maison a été vide pendant 5 jours et puis pleine d'une nouvelle personne chaque matin.Chaque petit déjeuner, avant l'école, était riche d'un nouveau visage ou presque.Une fois un visage s'est succédé à 4 petits déjeuners, puis il est parti, comme les autres.Tante Joéline dit souvent que les amours de maman ne sont pas très stables, avec un visage un peu résigné..Je ne sais pas ce qu'elle veut dire par là mais en tout cas depuis que papa est parti les gens nous regarde un peu bizarrement...Un jour j'ai surpris la maman de Pierre à la sortie de l'école qui disait à son mari que ça devait pas être très facile à vivre pour moi et toutes les mamans m'observaient avec pitié. Et puis souvent, dans la cours de récréation les autres traitent maman d'un nom que je connais pas mais de toute façon je m'en fous de tout ça parce que, même si elle est pas comme les autres, ma maman elle est heureuse. Maintenant y 'a plein de rides autour de ses yeux, comme des soleils, à force de sourire... Et puis bon faut avouer que je les aimes bien en général ses amours ,tout le monde est toujours très gentil avec moi. Bon à part quelques écarts parfois. Tiens d'ailleurs la dernière a encore oublié son string... IMAG0255_1 "Une même chose a différentes faces, selon qu'on la regarde différemment et de là vient que les uns prennent plaisir à tout et les autres à rien [Baltasar Gracian y Morales]
Publicité
Publicité
5 octobre 2006

Le cactus

Marine a mal. Sûrement ce putain de mal de vivre de petite occidentale gâtée, ou peut être le néant qui invariablement répond à ses questions, ou peut être la lente agonie du papillon, là, qui se brûle les ailes à sa lampe et qui lui rappelle un peu sa propre agonie à elle, là, qui se brûle les ailes à sa vie...Marine a mal et elle ne sait pas pourquoi. C'est sûrement cette vérité là qui lui fait le plus mal : elle ne sais pas POURQUOI Pourquoi elle pleure, pourquoi elle crie, pourquoi elle souffre, pourquoi elle voit toujours le bonheur comme un graal qu'on recherche en vain, toute une vie, sans jamais le trouver, une étoile qui brille, inaccessible, le paquet de bonbons que maman a placé tout en haut, tout en haut de l'étagère, si haut que même monté sur un tabouret tu ne l' atteins pas... Oui, Marine s'est brûlé les ailes.Et au fond d'elle, elle sait.. elle sait qu'elle ne volera plus et que ce que disent les adultes c'est faux, le père Noël n'existe pas, la petite souris non plus, pas plus que le croque mitaine ou le grand méchant loup.Elle ne volera plus. Alors le papillon sans aile, l'ange amputé, s'assoit doucement au bord de sa baignoire d'émail blanc, et tout aussi doucement, regarde couler et s'envoler,enfin, sa vie couleur pourpre. IMAG0210 "La souffrance est pire dans le noir; on ne peut poser les yeux sur rien" [Graham Greene]
29 septembre 2006

Pas si loin

Ce matin je me réveille encore moins bien que d'habitude, les idées en vrac et le sourire perdu et oublié bien loin dans une contrée merveilleuse pleine de créatures à pois roses et d'arrosoirs dont j'ai rêvé pendant la nuit. À peine si j'ai la force de me maintenir en position verticale.Je rejoint tant bien que mal la cuisine, le moral dans les chaussettes et en ressort une tasse de café à la main, le moral toujours à sa place, dans les chaussettes. Tout à coup mon réveil sonne et me vrille les tympans.Machine sadique.Je cours pour mettre fin à l'alarme au plus vite et m'étale de tout mon long sur la moquette de ma chambre. Mais Bon Dieu qui a eu la mauvaise idée d'inventer ça?? Au bureau, pas de surprise, ambiance tête dans le clavier, clavier devant écran, écran devant tête. Tout est à sa place, toujours à sa place. Même ma secrétaire Blandine, devant la machine à café, a la recherche de la pièce qu'elle vient de faire tomber, fesses en l'air, jupe retroussée, la routine. Au passage j'effleure son posterieur d'une main endormie et paf, me prend une gifle magistrale. ça se baisse en mini jupe devant une machine à café et ça joue ses prudes.. Mais Bon Dieu qui a eu la mauvaise idée d'inventer ça?? Midi. Le self est bondé, comme d'habitude, et, comme d'habitude, on a le choix entre de la merde et du caca mais on a le choix quand même. Je prend mon plateau d'une main et saisi un verre de l'autre en me demandant ou est ma troisième pour prendre les couverts. "Banane ou brownie?" les deux s'il vous plaît j'ai pas pris de blanquette "Nan mais mon bon monsieur c'est pas blanquette ou banane et brownie c'est blanquette ou hachis et banane ou brownie Ok??" Tu va voir où j' me le met ton brownie nan mais Bon Dieu qui a eu la mauvaise idée d'inventer ça?? À 3h mon chef vient me parler de la prochaine réunion et finit par dévier sur ses problèmes de coeur.J'en ai pour l' après midi et son haleine et irrespirable. Mon apnée dure, se prolonge, n'en finit pas et bientôt je deviens écarlate à force de retenir ma respiration "ça va René??"Tout mais pas de grande inspiration à 3 cm de la bouche de ce mec là. Plutôt crever.3h 40 : le plafond de l'infirmerie est tout blanc mais y' a une tache dans le coin à droite.J'en parlerais à la dame de service... Mais Bon Dieu qui a eu la mauvaise idée d'inventer ça?? Sur le chemin du retour, mon téléphone à la main, j' hésite à composer Son numéro. Vais- je La déranger? est-Elle en train de travailler? ou est-Elle rentrée? Elle a peut être mis Son petit pull en cachemire bleu que j'aime tant ... ou peut-être le rouge? Au bout de la ligne, c'est une voix masculine qui décroche L'amour c'est comme la drogue plus t'en consomme plus l' atterrissage est difficile Mais Bon Dieu qui a eu la mauvaise idée d'inventer ça?? Mon moral, il est plus dans les chaussettes, il est plus là du tout. Mes lunettes sont toutes embuées et j'arrête pas de renifler.Je pleure comme un gamin et je me dis que des journées comme ça il en faut pas trop parce que mon sourire sinon il partira vraiment trop loin et il reviendra plus.Et puis tout à coup j'entend deux petits rires d'oiseaux qui s' étouffent et au détour d'une rue comme ça je tombe sur une scène comme tout le monde peut en voir pour peu qu'on ouvre un peu les yeux; Sur la planète Terre, sur le continent européen, et plus précisément dans la capitale du petit pays qu'est la France, Boulevard St Michel, sur un banc, au milieu des pigeons, ya un papi et son petit fils en train de se bidonner en mangeant des bonbons crémas. Le papi peine un peu à conserver son dentier et le petit fils son appareil dentaire mais ils ont l'air tellement heureux ces deux là que, sur mes lèvres encore toutes salées de larmes, et bien malgré moi, un bon gros et vrai sourire se dessine Mais Bon Dieu, qui a eu la bonne idée d'inventer ça?? alcoolisme_2 "Le grand obstacle au bonheur, c'est de s'attendre à un trop grand bonheur" [Bernard Fontenelle]
29 septembre 2006

Paris-Le Mans, 2 heures de trajet

Derrière la vite épaisse du TGV défilaient depuis une heure les mêmes couleurs ternes, le même ciel opaque, les mêmes habitations prostrées, la même vie morte... De l'autre coté de la vitre c'était un même paysage morbide que Sarah contemplait: des petites tasses de carton tachées de café refroidi, résignées à redonner un semblant d'énergie à leur consommateur, papiers froissés d'aliments sans goût, magazines aux titres criards et vulgaires, et enfin des corps. Des yeux vides, des sourires absents, de la routine et du brouillard, un manque de couleurs vives dans les têtes que n'arrivait pas à compenser celles de la compagnie de trains. Sarah,elle, elle voulait pas de ça. Sarah elle voulait des cris, elle voulait des images, elle voulait de la sueur, des trop pleins de vie, de haine, d'idées, elle voulait du bordel pas du vide, elle voulait que ça s'aime jusqu'au sang, que ça se perde, que ça se retrouve, que ça bouge, que ça danse, des sourires jusqu'aux oreilles, de la colère jusqu'aux poings, de la vie dans les yeux. Regarder la vie dans les yeux. Mais elle était là. Bêtement là. Paris-Le Mans 2 heures de trajet, Mesdames-Messieurs passez un agréable voyage, le service bar est à votre disposition, WC occupés, merde il est où on femme actuelle, poulet-crudités s'il vous plaît, Terminus. Tout le monde descend. IMAG0185 "Le voyage est une éspèce de porte par où l'on sort de la réalité comme pour pénétrer dans une réalité inexplorée qui semble un rêve" [Guy de Maupassan]
29 septembre 2006

Pas la peine

Une angoisse qui vous saisi à la gorge, dans la dernière rame de métro.Vachement agressive l'angoisse. Elle vous saisi à la gorge, donc, et elle vous dit, comme ça, son souffle amère tout pres de votre oreille: "fais pas le malin mon bonhomme, mon copain l'amour il fait pas de cadeau, tu sais, et toi ça fait trop longtemps qu'il t'épargne, fais pas le malin .." Et toi tu essais en vain de desserer ses doigts fins qui t'ensèrrent le cou, qui te coupent le souffle, font t'avoir des sueurs froides, t'agiter sur ton siège..Oh oui tu as peur, oh oui tu fais pas le malin...Elle s'insinue, perverse, dans les moindres recoins de ton cerveau, te fait imaginer le pire, fait hurler ton coeur, et frissonner tes nerfs, met ta peau à vif .. dans ton ventre c'est la révolution.Tu composes son numéro.Renonce.Le recompose.Raccroche.Sors précipitamment et cours de toutes tes forces jusqu'à chez toi, chez vous? chez toi ..déjà, tu en es sûr, chaque foulée te rapproche un peu plus de l'inévitable, de l ' inconcevable, de l' invraisemblable, vérité. Tu ralentis.Pas la peine. Désormais c'est une certitude. Sur la table du salon, sur un papier aussi déchiré que ton coeur il y a écrit IMAG0218 "Il y a des chagrins d'amour que le temps n'efface pas et qui laissent aux sourires des cicatrices imparfaites" [Marc Levy]
28 septembre 2006

Sa bouche grande ouverte de noyé gobe un poisson imaginaire

Au fond de son verre de rouge, René voit la vie en rose. Mais au fond, vraiment tout au fond. Ce fond d'ailleurs, René le connaît bien, il l'a touché depuis longtemps. Souvent on dit qu'il faut l'atteindre pour donner une impulsion, et mieux remonter.Il faut croire que chez lui l'impulsion est pas assez forte ou alors qu'il n'est pas encore arrivé tout a fait au bout, qu'il flotte entre deux eaux... ses mains se sont palmées a force de cette situation aquatique et sa bouche grande ouverte de noyé gobe un poisson imaginaire.. René, un noyé parmi d'autre, une main tendue en vain vers la lumière entre deux vagues, une dernière inspiration avant asphyxie, la dernière larme du dernière sanglot, la dernière phrase.Le dernier mot.IMAG0224 "Tu noies tes chagrins dans l'alcool? Méfie-toi, ils savent nager" [Yves Mirande]
21 septembre 2006

IMAG0173
21 septembre 2006

Au jeu du chat et de la souris c'est toujours lui le chat

Toute ma vie j'ai couru.Pour aller au travail, à la boulangerie, pour aller te chercher, pour rejoindre un ami, pour prendre un avion, pour arriver avant la fermeture...Meme à l'enterement de ma mère, j'ai perdu ma cravate noire, celle avec des rayures rouges et blanches, du coup j'étais en retard, et j'ai couru.Au mien j'espere au moins arriver à l'heure... Ce qu'il y a de paradoxal, avec le temps, c'est que quoi que tu fasses pour le rattraper c'est toujours lui qui te rattrape.Au jeu du chat et de la souris c'est toujours lui le chat.Alors tu cours, sans arret, sans compromis, sans pause, sans reflechir,sans vivre, sans non plus mourir,tu cours. Hier mon chien est mort.J'ai raté ma derniere foulée. Il était chiant comme c'est pas possible et méritait pas les croquettes que je lui servait gentiment chaque matin, ni les caresses du soir, ni le coin de canapé que j'avais fini par lui céder, ni les coups retenus quand il bouffait dans mon assiette, ni ... Et merde, j'ai raté la dernière foulée.Je l'aimais ce putain de chien, j'ai pas su courir assez vite.. J'ai pas su m'élancer à temps, comme je l'ai toujours si bien fait, juste avant le dernier souffle.Je crois que j'était trop fatigué de courir, que mon coeur en avait marre de toujours s'enfuir lachement, d'éviter les coups au lieu de leur faire face.Cette fois je me n'ai pas pris mon élan, je me suis tourné calmement j'ai reçu le coup de plein fouet, et encaissé. Oui, j'étais fatigué de courir... Ce matin mon réveil marque midi é demi et je me rend compte que l'alarme sonne furieusement depuis 6h00.Suivant mes bonnes vielles habitudes je m'apprete à m'élancer vers la cafetière et puis ...non. Je débranche mon réveil, me tourne de l'autre coté et me rendort.Dans le long tunnel de ma vie, j'ai décider de me reposer un peu. Je reprend enfin mon souffle. IMAG0165 "Temps: ce que les hommes essayent toujours de tuer mais qui finit par les tuer" [Herbert Spencer]
21 septembre 2006

IMAG0152
21 septembre 2006

IMAG0119
21 septembre 2006

IMAG0146
21 septembre 2006

IMAG0131
21 septembre 2006

IMAG0149
21 septembre 2006

IMAG0157_1
21 septembre 2006

IMAG0144
21 septembre 2006

IMAG0098
Publicité
Publicité
1 2 > >>
LyRaAL£e
Publicité
Publicité